Florent Malouda, Éric Abidal, Franck Ribery, Rio Mavuba, Julien Faubert, Seydou Keita, John Utaka, Ismael Bangoura, Yaya Touré, Younes Kaboul, Bakari Sagna,Tiago, Jean Claude Darcheville et bien d’autres ont quitté la Ligue 1 cet été. Un subtil mélange entre joueurs confirmés et futures stars. Pour les remplacer, peu de noms ronflants arrivant de l’étranger, mise à part les signatures de Djibril Cissé, Boudewijn Zenden à l’OM ou encore de Fabio Grosso à Lyon. Faut-il y voir pour autant une régression de notre Ligue 1 ? C’est une difficile question, mais voici quelques éléments qui permettent de comprendre cet étrange marché des transferts en France...
Des clubs pillés qui ne réagissent pas
On ne peut que s’étonner du manque d’ambition de certains clubs qui n’ont toujours pas remplacé leurs cadres partis sous de meilleurs auspices financiers et (parfois) sportifs. Parmi ces clubs Bordeaux, Auxerre, Lille voire même Lyon ont pour le moins une politique (forcée ?) difficile à comprendre. Pourtant la manne financière dégagée par les ventes de ces quatre clubs avoisinerait les 140 M€ ! Comment expliquer alors cet argent ne serve pas à recruter de nouveaux joueurs ? L’argent est là mais les clubs sont particulièrement frileux à le dépenser et attendent de voir l’évolution du marché. Pourtant à moins d’un mois du début du championnat le temps presse. Dès lors, bon nombre d’équipes pourraient voir leur onze titulaire incomplet à l’orée de la saison. L’Olympique de Marseille et son très studieux recrutement pourrait avoir alors une longueur d’avance sur les autres...
Une fiscalité trop désavantageuse
C’est un argument qui revient souvent à la charge : la France est trop désavantagée par rapport à ses voisins européens. Si l’indemnité payée pour le transfert d’un joueur n’a rien d’insurmontable, le salaire donné versé est un frein à toute arrivée de joueur de dimension internationale. Le système fiscale français est l’un des plus contraignant d’Europe et un joueur qui plafonne à 2 M d’euros net par mois coûte 5,4 M€ à un club français contre 2,7 M€ pour un club espagnol. Dès lors, mis à part de savants montages financiers, il est quasiment impossible à un club français d’attirer un Trezeguet, Henry voire même un Ronaldinho ou Kaka. Monaco, qui bénéficie de conditions bien particulières ne peut attirer en son sein que des seconds couteaux tel Koller, Cufre ou autres Bolivar...
La DNCG n’existe pas au niveau européen
La Direction Nationale de Contrôle de Gestion (DNCG) est l’organisme chargé de surveiller les comptes des clubs de football professionnels en France. Dépendante de la LFP, cet organisme très strict est chargé d’épingler tous clubs ne rentrant pas dans une logique de gestion efficace des comptes. Cette DNCG n’existe pas au niveau européen et donc si les clubs français sont bien gérés, ils ne peuvent pas lutter contre des clubs européens qui gèrent leur "entreprise" de façon parfois plus que douteuse...
La Ligue 1 n’est pas un championnat moins valorisant que les autres, elle souffre tout simplement d’une fiscalité et de règles de gestions trop contraignantes. Mais il est vrai qu’avec ce pillage qu’elle subit tous les ans, son niveau ne peut que s’affaiblir. Il reste six semaines aux clubs français pour inverser une tendance qui s’annonce pourtant quasi irréversible... Pour le moment, la LFP par l’intermédiaire de Frederic Thiriez planche sur d’éventuelles solutions qui pourraient permettre à notre Ligue 1 de pouvoir se défendre à armes égales contre les quatre principaux championnats européens. Mais le temps presse et l’idée d’un championnat de France de seconde zone est à peine inimaginable pour tous les amoureux de notre championnat national...
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